Après
quelques mois de recherche, nous nous décidons à partir pour
le Togo, par le biais de l'ONG Briston (actuel Cœurs Solidaires).
Choix
qui se révèlera judicieux. A notre arrivée, le comité d'accueil
composé de Joseph, 52 et Lasbath (le coordinateur) est bel
et bien présent malgré le retard de l'avion. C'est au mois
de février que se déroulera notre séjour, et cela durant quatre
semaines. Le contraste et le choc des cultures sont riches
et intenses au premier abord. La douceur de la vie se mélange
au rythme endiablé des bruits qui parcourent la ville. Nous
logeons deux jours à Lomé, puis nous partirons le temps d'un
week-end dans le petit mais néanmoins très joli village de
Lébé pour une sensibilisation VIH. Nous passerons d'abord
à l'école primaire puis au collège. Le lendemain, nous ferons
face à la population du village. L'accueil est exceptionnel,
nous allons de case en case saluer comme le veut la coutume,
le chef du village. Nous appréhendons un peu de parler de
sexualité, mais au-delà de toutes attentes, la population
est très à l'écoute, en demande constante d'informations.
D'autant plus qu'ici le SIDA fait des ravages, on ne peut
l'imaginer ! Ma contribution me parait bien maigre, mais ce
peuple est tellement riche et haut en couleurs qu'on ne peut
se laisser submerger. Le début de la semaine suivante est
consacré à la classe. Nous logeons à Hahotoé, village à 30
km de Lomé. L'école débute à 7h30, avec le garde à vous et
le lever du drapeau. Mariam s'occupera des CP2, quant à moi,
je serai avec les CE2. Très vite renommées " Tata " par les
enfants, nous serons surprises par leur soif d'apprendre.
La pédagogie est radicalement différente, et les premiers
jours un peu difficiles. L'adaptation sera malgré tout rapide.
Nous assistons le maître : chants, leçons de français, de
mathématiques, correction des contrôles et le remplaçons les
jours d'absence. Les membres de l'association étant toujours
à l'écoute, nous décidons de faire la classe seulement le
matin. L'après-midi sera consacrée au repos, visites, piscine.
La vie quotidienne est dépaysante : douche au seau, lessive
à la main, cuisine au charbon de bois… Tout cela a son charme
et une qualité écologique indéniable. Les week-ends sont consacrés
aux excursions diverses à travers le pays. Toujours très bien
accueillies, le mot hospitalité prend tout son sens ! Nous
voyageons en taxi, taxi-brousse ou taxi-moto sur les pistes
ocres d'Afrique. C'est toujours folklorique ! Le premier week-end,
nous avons visité la région maritime : le marché de Vogan,
le lac Togo et la très jolie ville coloniale d'Aného, avec
son bord de mer. La deuxième, dans la région des plateaux,
plus au nord-ouest. Nous logeons à Kpalimé. Le temps d'une
petite marche en forêt, et en récompense la somptueuse cascade
de Tomegbé. Petite baignade pour nous rafraîchir, puis visite
du centre artisanal. En effet, si Kpalimé est connue pour
sa faune et sa flore verdoyante, elle doit aussi sa renommée
à ses nombreux artistes et artisans. La fin du séjour approchera
à grands pas, avec l'espoir et l'envie de revenir très vite
! L'impact de cette mission humanitaire se répercutera certainement
sur chaque jour de mon existence, et me fera appréhender la
vie différemment.
Aurélie ou Affi.